KORALIE
CARMEN FLORES
La pensée-matérielle.

Avant d’exister, les œuvres de Koralie habitent un espace invisible.

Elles naissent dans le silence de la pensée, dans cette zone où images et intentions se construisent, bien avant que la main ne les révèle.
La pensée-matérielle désigne précisément ce moment fragile où l’idée cherche un corps.

Dans l’atelier, chaque journée commence comme un rituel : l’observation de la lumière qui glisse sur le sol, l’odeur des bâtons d’encens, le bruit discret de l’eau versée aux plantes, quelques pages lues pour ouvrir l’esprit. Ce temps suspendu aligne l’artiste avec son environnement et installe une attention particulière, indispensable au dialogue qui suivra avec la matière.

Koralie s’attache à comprendre comment une idée — intuitive, sensible ou spirituelle — peut s’ancrer dans un objet. Elle s’intéresse à ce qu’elle appelle des « objets-liens », qui matérialisent croyances, gratitudes ou espoirs (Ex-voto, argizaiola, talismans, offrandes votives…), et rendent visible ce qui ne l’est pas. Pensés comme des médiateurs entre quotidien et symbolique, ils cristallisent ce que chacun projette en eux. La matière, en retour, oriente le projet et contribue à façonner ces passerelles entre la pensée et le réel.

L’exposition rassemble ainsi trois ensembles d’œuvres qui prolongent cette relation entre ce qui est imaginé et ce qui est vécu : Idéogramma, Amalgame et Élévation.

Élévation, des bas-reliefs totémiques où motifs, volumes et lumière s’unissent pour relier visible et invisible.

Amalgame, des assemblages où l’artiste perpétue la mémoire d’objets récupérés en leur offrant un nouveau contexte et une nouvelle présence physique.

Idéogramma, une écriture visuelle dans laquelle chaque signe, construit à partir de motifs géométriques, condense une idée ou une émotion. Ce vocabulaire sert de repère pour structurer et orienter ses compositions.

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