ALBER
Interligne.
(Exposition à Bordeaux)

Depuis près de vingt ans, Alber trace une ligne singulière dans l’univers de l’art urbain. Une ligne géométrique, affûtée, qui découpe des visages et cisèle des regards comme autant de fragments d’âme projetés sur les murs. Pas d’esbroufe, pas de fracas. Simplement cette justesse du trait, cette rigueur dans la composition, et une couleur qui ne cherche jamais à plaire — mais toujours à dire.

Bordeaux a vu grandir son geste. Elle l’a laissé peindre ses angles morts, rehausser ses murs et réveiller ses façades. Aujourd’hui, on ne traverse plus la ville sans croiser un regard signé « Alber ». Ces yeux, souvent immenses, presque trop humains, qui semblent à la fois nous observer et nous contenir.

Le portrait est au cœur de sa démarche. Les traits sont nets, les formes maîtrisées, les compositions équilibrées. Derrière cette construction, il y a toujours un espace laissé au regard du spectateur, comme une invitation à entrer dans l’image. Les visages qu’il crée ne se contentent pas d’être vus : ils installent une présence, silencieuse mais insistante, dans la mémoire de ceux qui les croisent.

Entre l’espace public et l’atelier, Alber cultive un dialogue constant. Le mur impose ses contraintes : l’architecture, la lumière, la matière… L’atelier, lui, offre le temps long de la recherche, la liberté d’explorer de nouvelles structures. Ce va-et-vient nourrit une œuvre cohérente, mais jamais figée.
Alber avance à son rythme, avec exigence et humilité.

Cette exposition « Interligne » est une respiration, un moment pour marquer le pas et regarder le chemin parcouru. Il y affirme sa fidélité à une ligne et à un langage visuel qu’il affine depuis des années. Ce point d’étape ne signe pas une fin, mais ouvre sur la suite : une œuvre en mouvement qui a encore beaucoup à dire.

Lien : ALBER

Avec le soutien de la Ville de Bordeaux