Nicolas Le BORGNE — né en 1983 — cultive depuis une vingtaine d’années un goût insatiable pour le détail. Longtemps marquées par les cultures pop et tattoo, les oeuvres denses et colorées de Nicolas trouvent aujourd’hui un second souffle dans des compositions réduites au strict minimum. L’harmonie des lignes reste ainsi le dénominateur commun de ses différentes périodes.

Ses oeuvres récentes posent un regard onirique et silencieux sur le corps, les objets, la nature ou encore l’ésotérisme. Chaque composition instaure une contemplation dans laquelle l’oeil scrute le moindre détail. L’étude du volume et des perspectives dans certains de ses dessins l’a conduit à façonner ses propres céramiques, comme un prolongement du rêve au réel.

L’ensemble de cette nouvelle exposition s’est construit autour de son carnet à dessins. Un calepin d’une centaine de pages qui ne le quitte jamais. Il en remplit 2 à 3 chaque année qui contiennent des ébauches, plus ou moins avancées, des essais en linogravure et autres inspirations. On peut retrouver au dos d’un dessin une liste de fournitures à acheter ou un rendez-vous annoté dans la précipitation.

Véritable trésor, ce carnet est le témoin du quotidien de Nicolas Le BORGNE. Les oeuvres sélectionnées révèlent la pureté du trait au service de la forme. Des rythmes hypnotiques construits minutieusement, certaines oeuvres demandant 3 à 4 semaines de travail dans lesquelles une multitude de lignes s’accumule, jouant sur la densité et l’épaisseur pour créer des zones d’ombre et de lumière nécessaire au rendu des perspectives. L’exposition s’intitule ainsi « Paradoxe » pour souligner le passage du plan au volume par la subtilité de la ligne.

Barthélémy Bouscayrol